Marie dite "Blanche Wittman"

Blanche Wittman

A fin du mois d'octobre 1912 la première manipulatrice, Marie Weidmann s'éteignait à la Salpétriere . Les suites de sa « longue maladie » ayant entraînée une deuxième amputation, après l'avant bras gauche en 1909, l'avant bras droit luit fut supprimée en 1911. Peu de temps auparavant, le directeur de l'assistance publique, Gustave Mesureur, était venu à son chevet le 17 septembre lui remettre la médaille de l'Assistance Publique décernée par le ministre de l'intérieur.

Marie Weidermann, Witman, plusieurs orthographes sont trouvées selon les documents, est née a Paris d’un père suisse Charles Weidermann et de Louise Dessertes le 18 avril 1859


Elle est largement plus connue sous le prénom de Blanche, « la diva de l'hystérie ».

En effet Marie Wittman fut admise la première fois le 6 Mai 1877. Elle avait 18 ans. Sur le registre des admissions une profession est notée, infirmière, et comme résidence , 47 bv de l’hôpital. Elle était donc au moment de sa première admission, employée de l’administration. Comme diagnostic d’entrée on lit indigente, et entre parenthèse Epilepsie. Elle dirigée vers la 5 ème division, 2 secteur. Le service de Charcot.

Son premier séjour va durer 5 ans. elle sera en fait sortie le 28 octobre 1882 de la Salpétriere, Elle a 23 ans, C'est durant ce séjour qu'elle va se rendre célèbre: sujet d' exception pour l'hypnose, on la retrouve dans de nombreuses observations cliniques des Iconographies de la Salpêtriere.
Dans sa relation « d'une visite à la Salpêtriere » ,(1886 Mucquart , Bruxelles., Delbeuf la décrit:
« C'est une blonde alsacienne de 26, 27 ans de taille moyenne,corpulente, poitrine richement meublée, assez bien au reste de sa personne, physionomie insignifiante et placide. Pour le moment elle est enceinte, et on la faisait servir à l'étude de l'action de l'hypnotisme sur le mouvement du foetus. » 3 ans après 1ere sortie, en 1885 en fin d'année Blanche Wittman accouche.
« Travail long et laborieux, hypnose facilement obtenue, mais la malade se réveille à la première contraction ». (G Guinon les agents provocateurs de l'hystérie 1889-cote 15C III). Dans sa conclusion Delbeuf va avoir une phrase assassine « D'apres eux ( l'ecole de Nancy) , la Wittman est un sujet faussé par un excès de manipulation, en un mot elle ne fait que répéter les leçons apprises à l'insu de ses maîtres. Selon Charcot lui même, la plupart des crises de Marie Wittman étaient présentées comme d'origine hystérique mais tenaient davantage de l'épilepsie. Charcot aurait utilisé sa patiente pour tenté de prouver l'existence de l'hystéro-épilepsie, forme qu'il aurait découvert en suivant différents patients de la Salpêtrière.

La renommée de Blanche Wittman va perdurer grâce au fameux tableau une leçon clinique a la Salpétriere d’André Bouillet en 1887 soit 10 ans après son admission. Contrairement à la croyance selon laquelle Charcot ferait démonstration d'un cas hystérique, ce tableau la représente sujette à une crise d'épilepsie provoquée par hypnose.

Elle aurait été de nouveau hospitalisée à l’hôtel Dieu l’hôtel Dieu et prise en charge par Jules Janet (frère de Pierre) qui utilise Blanche et découvre en changeant la technique de la nouvelle Blanche II.
Elle étaient toujours aussi autoritaire et capricieuse, reniant son histoire passée et s'irritant quand on l'interrogeait sur cette période
A ce jour je n’ai pas retrouvé la trace sur les registres de l’hôtel dieu.

Elle sera réadmise à la Salpêtriere le 11 octobre 1889. C 'est au cours de ce second séjour que Blanche va être dans un premier temps employée dans le laboratoire de photographie d'Albert Londe en 1898, Déjà et depuis deux ans, Londe menait ses travaux sur la radiologie. Charles Infroit a sa nomination va continuer a employer Marie Wittman alias Blanche dans son laboratoire.
Durant les onze années qui précédent sa première amputation de l'avant bras gauche, ses tâches ni « son profil de poste » nous sont connus. La description des tâches que fait G. Contremoulins à la même époque de ses collaborateurs nous suggère que les tâches devaient principalement être tournée vers le développement et l'entretien des locaux, voir aider à la contention des malades.

Elle percevait une indemnité de 60 francs et recevait les prestations en nature équivalent à une « première fille », c'est a dire qu'elle étaient logée, nourrie, blanchie.
En Aout 1909 elle subissait sa deuxième amputation, à l'avant bras droit, elle va donc « survivre » trois ans, sans doute avec de grandes souffrances. Elle décède des suite d'une hémorragie. Elle avait cinquante trois ans.

D'après les sources consultées à ce jour, en aucun moment, Marie Wittman dite Blanche ne fut proche de Marie Curie, encore moins son assitante pendant 16 ans !. Le roman Blanche et Marie de P Enquist, est une pure fiction sur des personnages réels. Elle fut hospitalisée de 1877 à 1882, puis de 1889 à 1912 à la Salpêtriere, soit 27 ans sans compter son séjour à l'hôtel dieu dont je n'ai pas a ce jour les date d'admission et de sortie. Elle passe donc plus de la moitié de sa vie à la Salpêtriere.

Blanche Wittman